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La communication avec le monde spirituel.
Ses lois et ses buts.
Expériences personnelles d'un
prêtre catholique.
Traduit de l'Allemand par Francis Pacherie
Ce n'est pas le
Christianisme inventé
par les hommes des
Eglises, mais le
Christianisme du Christ
qui vous rendra libres.
Johannes GREBER.
( 1876 - 1944 ).
ISBN 2-914569-440 EAN 9782 914569 446
PREFACE DE L'EDITEUR
La pilule rouge et la pilule bleue dans Matrix 1.
La réalité terrestre et celle de l'Au-delà, symbolisées dans Matrix par deux pilules. Le film aborde le thème christique du Sauveur, mais un Sauveur furieusement moderne, évoluant dans le jeu vidéo mondial construit par une sorte de Lucifer, une intelligence artificielle qui se sert des émotions et activités humaines comme source d'énergie.
Matrix. Photo © DVD Warner Brothers, réalisation : Wachowski Brothers, 1999.
« Tu prends la pilule bleue, l'histoire s'arrête là, tu te réveilles dans ton lit, et tu crois ce que tu veux.
Tu prends la pilule rouge, tu restes au Pays des Merveilles et je te montre jusqu'où va le terrier ».
« La matrice est partout, tout autour de nous, elle nous enveloppe, même dans cette pièce. Tu peux la voir quand tu regardes par la fenêtre ou quand tu allumes la télévision... C'est le monde qu'ils ont mis devant tes yeux pour t'empêcher de voir la vérité. Tu es un esclave, comme tout le monde, tu es né en captivité dans une prison de l'esprit que tu ne peux ni sentir, ni toucher, ni goûter ».
« Que veut dire réel ?
Comment tu définis la réalité ?
Si tu penses à ce que tu peux sentir, toucher, goûter et voir, alors le réel n'est rien de plus que des signaux électriques interprétés par ton cerveau.
C'est ça le monde que tu connais.
La Matrice ».
Lire ce livre revient aussi à choisir entre deux réalités, la première, imposée par les religions afin de mieux contrôler les populations, et la seconde, qui repose sur un monde intuitif permettant de communiquer avec le monde des esprits de Dieu.
Johannes Greber, comme Neo ( Keanu Reeves ), a choisi la pilule rouge. Il a ouvert une porte invisible qui pulvérise les idées reçues et replace cette communication dans le contexte sacré des textes bibliques en donnant des exemples factuels. La phrase « Tu prends la pilule rouge, tu restes au Pays des Merveilles et je te montre jusqu'où va le terrier » est une allusion à la célèbre nouvelle de Lewis Caroll1 qui n'est ni plus, ni moins que son expérience aux frontières de la mort, son passage de l'autre côté, par le tunnel.
Ne l'a-t-il pas appelée « L'expérience de l'autre côté du miroir » ?
C'est pourquoi il fait dire à Alice :
Qui se soucie de votre avis, vous autres ?
Vous n'êtes qu'un jeu de cartes ! »
photo + dialoogues © Warner Brothers. Réalisation : Wachowski Brothers.
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« Le » livre hors normes
Le Livre Mystérieux de l'Au-Delà est à la spiritualité ce que le film Matrix est au cinéma : une bombe intellectuelle. Dans les deux cas, on retrouve un homme solitaire face à son destin, celui d'un élu qui doit informer ses semblables afin de leur ouvrir les yeux sur une autre réalité.
Ce livre ne décrit pas ce qui se passe après la mort comme l'Explorateur de l'Au-Delà, mais explique le mécanisme de l'interaction entre « leur » monde spirituel et notre monde matériel, un mécanisme complexe, délicat, oscillant toujours sur le fil du rasoir entre le bien et le mal.
Néanmoins, il existe une différence fondamentale entre ce livre et les autres : les esprits qui ont parlé à Greber n'ont pas hésité à mettre les points sur les i, cas rarissime dans ce type de littérature où le flou artistique et les phrases qui ne veulent rien dire dominent la scène. Même les phrases sublimes de Dialogues avec l'Ange ne pèsent pas très lourd à côté, simplement à cause des informations terriblement pratiques, factuelles et d'une effroyable logique. On apprend d'avantage dans ce livre que dans n'importe quel autre.
En clair, Le Livre Mystérieux de l'Au-delà est un ouvrage qui rend libre parce qu'il nous détache de la culpabilité imposée par les prêtres catholiques, rabbins et autres péages spirituels. Il y a encore cent ans, ces pages auraient été mises à l'Index et brûlées,si possible avec son auteur. C'est pour cela d'ailleurs que l'auteur a été particulièrement bien inspiré de s'installer aux Etats-Unis, quelques années seulement avant la Seconde Guerre mondiale.
Mais en 1932, et malgré son succès outre-atlantique, cet ouvrage était trop en avance sur son temps. En revanche, en 2005 il est furieusement moderne. On se surprend quand même à se demander « Pourquoi ce livre n'est-il pas disponible depuis toujours ? » et « Comment ai-je pu passer à côté d'un tel trésor ? ». D'autant que le contraste entre ce prêtre catho psychorigide, allemand de surcroît, et les séances de communication avec les « esprits » ne manque pas de surprendre. Ce brave prêtre, qui a absorbé pendant 25 ans toutes les misères de l'âme humaine dans son confessionnal, a fini par rendre les armes de saint-Pierre après avoir découvert une autre source de communication avec le Ciel.
Homme de Dieu, il a été trop heureux de retrouver ce lien sacré, une obligation professionnelle pour un prêtre, pourrait-on ajouter. Face à l'authenticité et surtout face à la réalité des messages explicatifs, Johannes Greber a été obligé de reconnaître bien malgré lui que la main du Très-haut l'avait choisi pour les immortaliser. Pourquoi lui ? Sans doute parce qu'en tant que strict prêtre catholique ( 7 ans de séminaire, latin, grec, araméen et une solide formation théologique ), il pouvait redéfinir la communication avec les esprits dans un contexte sacré parmi tous, le contexte biblique. Comme dans le film Matrix qui repose sur le sentiment de déjà-vu, simplement parce qu'il s'inspire des valeurs immortelles de l'Ancien Testament. Et dans ce livre, on a l'impression d'avoir toujours su ce qui est exposé dans ces pages. Un déjà-vu pour Matrix et un déjà-su pour Le Livre Mystérieux de l'Au-Delà.
Comment expliquer ce paradoxe ?
Simplement par le cycle de réincarnations qui nous oblige à oublier tout ce que nous savons à chaque plongeon dans un corps humain.
Ce livre nous rafraîchit soudain la mémoire. On se rappelle de tout ce que nous avons toujours su.
Et soudain, tout s'éclaire...
L'Auteur
Johannes Greber est né le 2 mai 1876 dans le petit village allemand de Wenigerath, près de Bernkastel en Rhénanie. Il fait ses études en théologie dans la ville de Trèves et il est ordonné prêtre en 1900. A l'âge de 24 ans, il est affecté à une paroisse dans le Hunsrück, une région rurale proche de la frontière luxembourgeoise. Ce n'est que vers sa cinquantaine, à 47 ans exactement, qu'il est invité à assister à une réunion de communication avec les esprits et qu'il découvre une dimension inconnue de la spiritualité, exactement comme Victor Hugo.
A partir de ce jour mémorable, Johannes Greber analyse méthodiquement ce phénomène sur une période allant de septembre 1923 à décembre 1925. Au bout de 27 mois, il acquièrt suffisamment de preuves de la réalité de cette autre dimension et décide de quitter l'Eglise catholique pour diriger simplement sa société de bienfaisance. Puis, en 1929, il émigre aux Etats Unis et s'installe à Teaneck dans le New Jersey, près de New York. Là, il organise des groupes de communication indépendants et rencontre une jeune femme qu'il épouse et qui lui donne deux enfants. Puis il rédige ce livre.
La première version allemande et la première version anglaise sont éditées aux Etats-Unis en 1932. Rapidement épuisées, le livre est par la suite continuellement réimprimé jusqu'à la fin des années 70 par la fondation Greber. Cette fondation qui n'existe plus aujourd'hui, édita une version française qui, en pleine folie des années hippie, n'a eu aucun écho.
La nouvelle traduction 2005
Cette nouvelle traduction française est un texte modernisé, complété entre 2002 et 2005 à partir des éditions originales allemande et anglaise de 1932 et surtout de la deuxième édition allemande de 1937, considérée par Greber comme son texte définitif. Le style littéraire très ampoulé, typique des années 1920, en fait indigeste, a été mis à jour et tous les chapitres qui contiennent l'enseignement du monde des esprits ont été conservés dans leur intégralité. En revanche, les passages en grec ainsi que toutes les notes de bas de page sont des ajouts au texte d'origine par le traducteur qui a pris le soin de donner toutes les références bibliques, absentes de la version originale. Dans un souci de cohésion, les passages bibliques sont extraits d'une même version, La Bible de Jérusalem.
Un observateur critique
Johannes Greber n'était pas un médium. Il précise d'ailleurs dans ce livre qu'il n'a jamais eu de capacités dans ce domaine ce qui lui permettait de rester un observateur critique et impartial et de ne jamais s'impliquer dans la pratique.
Il constate simplement que sans cette « ouverture » soudaine de son esprit, il serait resté prêtre jusqu'à la fin de sa vie, parce qu'il n'aurait jamais eu le courage d'abandonner sa situation confortable. Comme il écrivait cela en 1932, il ne pouvait imaginer un seul instant que la Seconde Guerre mondiale bouleverserait son Allemagne natale, qui, de toutes les manières, l'aurait envoyé au front soit en tant qu'aumônier, soit pour remplir les lignes de front exsangues de 1943. Grâce à cette expérience, il a échappé à la destruction de son pays et n'a pas partagé le sort de tous les Allemands de sa génération.
La fin de sa vie.
Son livre, aussi complet que révolutionnaire, apporte un éclairage nouveau sur le rôle déterminant joué par la communication avec les esprits dans les textes bibliques. Pour Johannes Greber, il est clair que cette communication représente l'accomplissement de la promesse du Christ. L'ancien prêtre a continué à dispenser l'enseignement contenu dans ce livre jusqu'à son dernier jour, le 31 mars 1944. Il est mort à l'âge de 70 ans.
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Toutes les notes de bas de page, y compris les références bibliques sont de Francis Pacherie ou du Jardin des Livres.
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~ 1 ~
Introduction
« Mais ces gens-là, ce qu'ils ne connaissent pas, ils l'insultent instinctive et stupide des bêtes, cela ne sert qu'à les perdre » Jude 1:10
L'homme connaît-il une vie après sa mort ? Existe-t-il un au-delà, un monde spirituel qu'il rejoint lorsqu'il se sépare de son corps ? Et comment doit-on imaginer cette vie dans cet autre monde ? Quel sort nous y attend ?
Ou alors, tout finit peut-être au cimetière ? L'âme y trouve-t-elle sa sépulture, à côté du corps ? Et l'homme, avec ses espérances et ses craintes, ses peines et ses joies, ses bonnes et ses mauvaises actions ? Ne reste-t-il de lui rien d'autre qu'une poignée de cendres et quelques os ?
Ce sont là des interrogations qui nous touchent. Elles torturent le malade gravement atteint qui passe des heures interminables à méditer dans sa chambre. A chaque fois que nous nous retrouvons devant un mort, à chaque fois que nous suivons un cercueil, ces mêmes questions nous préoccupent. Chaque tombeau évoque ces interrogations, gravées sur chaque pierre.
Qui donc résoudra pour nous cette grande énigme de l'au-delà ? A qui nous adresser avec nos doutes pour connaître la vérité ? Faut-il interroger les religions et leurs prêtres ?
Il est vrai qu'ils enseignent la croyance en l'au-delà et la survie de l'esprit humain. Pourtant, ils affaiblissent grandement leur doctrine en niant la survie de l'esprit des animaux. Car si l'animal ne survit pas, pourquoi l'homme survivrait-il ? L'homme et la bête possèdent un destin semblable. L'un et l'autre sont engendrés et naissent de la même façon. L'un et l'autre éprouvent la joie, la douleur et la mort. C'est ce que la Bible confirme en ces termes :
« Car le sort de l'homme et le sort de la bête sont un sort identique : comme meurt l'un, ainsi meurt l'autre, et c'est un même souffle2 qu'ils ont tous les deux. La supériorité de l'homme sur la bête est nulle, car tout est vanité. Tout s'en va vers un même lieu : tout vient de la poussière, tout s'en retourne à la poussière. Qui sait si le souffle de l'homme monte vers le haut et si le souffle de la bête descend en bas, vers la terre ? 3».
A cela s'ajoute le fait que les diverses doctrines se contredisent à propos des questions les plus fondamentales de l'existence. Ces divergences proviennent avant tout des différences d'interprétation des textes anciens. Elles ne sont pas le fruit d'expériences méthodiques ou d'observations pratiques. Ne pas s'attendre donc à recevoir de ce côté-là une réponse vérifiable.
Un seul chemin peut mener à la connaissance. S'il existe un au-delà et un monde des esprits, la preuve ne peut nous être livrée que si les esprits eux-mêmes viennent jusqu'à nous pour nous instruire. Ils représentent les seuls témoins capables de nous parler de la survie. Tant qu'il ne s'établit pas une communication entre les esprits et nous, nous ne pouvons pas sortir de l'incertitude.
Mais aujourd'hui encore, bien des gens tournent en dérision quiconque parle d'un dialogue avec l'au-delà. Comme ils l'ont fait de tout temps, les hommes se moquent de leurs semblables dès que ces derniers s'écartent de l'opinion commune. Les démarches expérimentales mettent pourtant en évidence les principes naturels qui établissent les liens directs entre la Terre et le Ciel. Et ses principes immuables appartiennent aux lois éternelles de l'univers et sont le fruit de la création divine.
Si, en tant que fidèle de Dieu, ou bien comme chercheur de la vérité, nous nous efforçons de communiquer avec les bons esprits, alors nous réalisons un progrès, en harmonie avec les lois du Créateur. C'est la raison pour laquelle tout au long de la Bible, les hommes cherchant la vérité ne sont jamais renvoyés à d'autres hommes, mais, bien au contraire, sont encouragés à s'adresser à Dieu et à ses esprits : sous la direction de Moïse, le peuple hébreu côtoie en permanence les anges de Yahvé. Au moment de quitter cette Terre, le Christ a encore beaucoup de choses à dire à ceux qui l'ont suivi. Et il prédit que des explications supplémentaires leur seront données ultérieurement, pas par un homme, mais par un esprit de vérité qui sera perceptible des sens humains :
« J'ai encore beaucoup à vous dire mais vous ne pourriez pas le supporter à présent. Quand il viendra, lui, l'esprit de vérité, il vous guidera dans toute la vérité. En effet, il ne vous parlera pas de lui-même, mais il parlera de tout ce qu'il entendra et il vous annoncera les choses à venir. Celui-là, il me glorifiera parce que c'est de moi qu'il recevra ce qu'il vous communiquera. Tout ce que possède le Père, m'appartient également, voilà pourquoi j'ai dit que ce qu'il prend auprès de moi, il vous le communiquera4 ».
Voici ce que nous apprend l'Ancien Testament et l'Evangile. C'est aussi l'enseignement des apôtres. Cette pratique, suivie à la fois par les tribus d'Israël et par les premiers chrétiens fut cependant abandonnée.
Certains hommes décidèrent de se substituer à Dieu et à ses messagers. L'élaboration et la diffusion des préceptes religieux devint même un métier. On apprit la religion par l'enseignement humain comme n'importe quelle autre discipline de ce monde. Les guides spirituels du peuple devinrent des décideurs en matière de foi, ce qui leur permit d'accroître en même temps leur pouvoir temporel. L'ancienne liberté que Dieu accorda à chacun de ses enfants se transforma en servitude religieuse : durant des siècles, quiconque résistait et prétendait vivre selon ses convictions personnelles rencontrait les tourmenteurs et le bourreau. Le sang de millions d'hommes et de femmes a coulé au nom des dogmes théologiques inventés par quelques hommes.
Au fil du temps, les textes bibliques évoluèrent à cause des nombreuses traductions et adaptations. Tous les rédacteurs appartenant sans exception à des ordres religieux, il leur importait avant tout de donner aux textes bibliques une tournure qui favoriserait les institutions qu'ils représentaient. Alors, il se répéta ce que Dieu avait dit dans l'Ancien Testament par la bouche de Ses prophètes, une plainte et d'amers reproches :
« Comment pouvez-vous dire : Nous sommes sages et la loi de Dieu est chez nous ? Oui, voici que le style mensonger des scribes a produit le mensonge ! Les sages sont confondus, consternés et pris à leur propre piège. Voici qu'ils ont rejeté la parole du Seigneur, et quelle sagesse ont-ils encore ?5».
Les écrits antiques furent ainsi arrangés au profit des opinions religieuses en vogue à l'époque de leur copie. Tout cela se passait à l'insu du peuple, analphabète à 90%, qui devait accepter aveuglément et sans aucun contrôle les prétendues vérités et leurs commentaires rédigés par le clergé. Ainsi, la tradition religieuse devint un héritage obligatoire transmis à chacun, sans aucune possibilité de formuler un avis sur son contenu.
Cela ne se passait pas ainsi lorsque les hommes parlaient directement avec le monde des esprits de Dieu. Ils pouvaient s'adresser au Ciel et obtenir une réponse. C'est pourquoi Paul engageait les premiers chrétiens, en désaccord avec ses propos, à interroger Dieu : « Nous tous donc, les plus avancés, comportons-nous donc ainsi et si d'une quelque autre manière vous vous comportez différemment, là-dessus aussi Dieu vous éclairera6».
Mais une telle invitation à emprunter le chemin vers la connaissance devint interdite par la suite. Pire, parler avec les esprits conduisit immanquablement à l'excommunication, à d'atroces tortures et enfin au bûcher7. Le progrès moral des hommes a finalement mis un terme à ces abominables persécutions dictées par la haine et la soif de pouvoir.
Aujourd'hui, il est temps de se rappeler que des ponts peuvent être lancés vers le royaume de Dieu.
J'ai été prêtre catholique pendant 25 ans.
Je considérais ma religion comme étant la vraie, la juste. N'était-ce pas celle de mes parents, de nos maîtres, de nos chefs spirituels ? Je ne croyais pas avoir des raisons m'autorisant à rejeter ce que tout le monde acceptait comme une certitude. En outre, toute remise en cause d'un dogme de la foi représentait un péché mortel dans mon Eglise. J'ignorais tout de la possibilité d'entrer en communication avec l'au-delà. La communication avec les esprits ne m'était connu que par les journaux, que je considérais d'ailleurs comme une fraude et illusion. Et puis un jour, sans même le chercher, j'ai fait mon premier pas sur le chemin de la communication avec le monde des esprits de Dieu. J'expérimentais des choses qui me bouleversaient profondément. Et après avoir franchi cette première étape, je ne pouvais plus m'arrêter. Je devais y voir plus clair. J'avançais avec prudence, par tâtonnement. J'avais fait mienne cette parole de l'apôtre Paul : « Ne faites pas obstacle à l'esprit, ne méprisez pas les paroles prophétiques, mais examinez tout avec discernement, ne retenez que ce qui est bien et tenez-vous à l'écart de toute espèce de mal8».
Je ne m'intéressais qu'au bien et à la vérité. Je me sentais prêt à l'accepter, même au prix des plus lourds sacrifices. Je savais que Dieu n'abandonne jamais celui qui se met en quête de la vérité, de manière désintéressée et que selon la parole du Christ, il ne donne pas une pierre à la place du pain à celui qui demande humblement. Je ne me faisais aucune illusion sur les conséquences de mon choix. Je comprenais bien que si je continuais, cela provoquerait ma chute en tant que prêtre, la fin de mes revenus matériels et de mon avenir ecclésiastique. Je savais que seuls le mépris, les injures et la calomnie m'attendraient.
Mais j'attachais un prix encore plus grand à la vérité. Elle se trouvait sur le chemin que j'avais suivi, elle me libéra et me réjouit le coeur. Les épreuves qu'il me fallut traverser et qui durent encore maintenant, ne sauraient troubler la paix intérieure ainsi acquise.
Dans ce livre, je vais décrire les étapes qui me conduisirent vers le monde des bons esprits, chargés de nous instruire. J'écris ce livre par amour de mon prochain, quelle que soit sa religion ou sa philosophie, et il s'adresse à tous les chercheurs de la vérité. Il est destiné à servir de guide à ceux qui souhaitent entrer en communication avec le royaume de Dieu, dans le but de se rapprocher de Lui. Ce livre décrit le chemin vers le pont qui nous mène aux messagers de l'au-delà. Quiconque empruntera ce pont entre les mondes avec l'aide de ce livre, trouvera la confirmation de chaque élément expliqué ici. Voilà pourquoi je ne demande pas qu'on accepte d'emblée ce livre sans contrôle et sans examen. Celui qui agirait ainsi, reposerait ses plus grandes convictions sur les écrits d'un homme aussi faillible qu'un autre. Donc je ne demande pas à être cru aveuglément. Je souhaite simplement qu'on examine tout ce qui m'a été dit par les mêmes procédés. J'ai décrit cette voie avec tant de précisions et si rigoureusement, que nul ne saurait la manquer. Pour cela, aucune préparation ou formation n'est nécessaire. Une seule chose cependant ne doit pas faire défaut : la volonté de trouver la vérité. Celui qui la cherche devra se préparer à l'accepter dès qu'elle se présentera à lui de façon convaincante et d'y conformer sa vie. Le livre ne s'adresse qu'à ceux qui acceptent cette condition. Ceux qui manqueront de persévérance et qui refuseront d'examiner méthodiquement les faits exposés devraient s'abstenir de porter un jugement sur mon travail.
Je suis certain de l'exactitude de ce livre « car je sais en qui j'ai mis ma confiance9». Je sais que ceux qui suivront ma voie ne découvriront aucune contradiction avec mes écrits. Tous ceux qui ont écouté mes conseils jusqu'ici ont trouvé ce que j'ai découvert moi-même.
Malgré cela, mon livre se heurtera à l'acharnement de nombreux adversaires, dont des prêtres. En effet, le credo qu'ils enseignent à leurs fidèles garantit leur subsistance. S'ils entreprenaient eux aussi une étude expérimentale de l'au-delà, les faits les obligeraient à modifier leur opinion. Ils cesseraient alors d'être les représentants accrédités de leur confession et se verraient privés des ressources de leur fonction.
Les hommes n'acceptent pas volontiers le sacrifice de leur position sociale et de leur confort. La plupart évitent cette épreuve et préfèrent renoncer à la vérité. C'est la même raison qui a poussé les anciens prêtres juifs à s'acharner contre le Christ et sa doctrine. Ils craignaient pour leur prestige et leur réputation. Sans même chercher à examiner le discours de Jésus, ils persécutèrent jusqu'au meurtre celui qui menaçait de détruire l'influence qu'ils avaient sur le peuple.
La plupart des prêtres actuels ne se contenteront pas seulement de dénigrer mon livre, ils refuseront également de vérifier la justesse de son contenu et de ses méthodes. Pourtant, chacun peut s'engager sur cette voie sans scrupules et avec bonne conscience. Il est bénéfique de prier Dieu dans la confiance de la promesse de Jésus :
« Et moi je vous dis : demandez et il vous sera donné, cherchez et vous trouverez, frappez et on vous ouvrira. En effet, celui qui demande il le reçoit en totalité, celui qui cherche trouve et on ouvre à celui qui frappe. Quel père parmi vous si son fils lui demandera un poisson lui donnera un serpent au lieu du poisson ? Ou encore s'il demandera un boeuf, lui donnera un scorpion au lieu du boeuf ? Si donc vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien davantage, le père du ciel donnera un esprit saint à ceux qui lui demandent10».
Existe-t-il quelqu'un prêt à s'engager dans cette voie avec une grande sincérité et honnêteté intellectuelle ? Je ne demande rien d'autre. J'ai moi-même procédé ainsi dans ce livre. Je n'ai rien reçu d'extraordinaire, mais simplement ce que tout homme obtient s'il cherche sincèrement. Si l'idée de parler avec le royaume de Dieu peut nous paraître incroyable, ce n'est pas une raison pour que nous refusions de nous adresser à Lui.
Car Dieu nous fait bien entrevoir et espérer l'incroyable par cette promesse: « Appelle-Moi et Je te répondrai, Je t'annoncerai des choses grandes et cachées dont tu ne sais rien11».
Johannes Greber
~ 2 ~
Expériences vécues
« Alors j'ai réfléchi pour comprendre quelle peine c'était à mes yeux !
Jusqu'au jour où j'entrai aux sanctuaires
divins, où je pénétrai leur destin ».
Psaume 73:16-17
C'était à la fin de l'été de l'année 1923. J'étais alors curé catholique chargé d'une petite paroisse de campagne. En outre, j'étais à la tête d'une société de bienfaisance dont le siège se trouvait dans la ville voisine. Deux fois par semaine, je me rendais dans les locaux de cette association pour traiter les affaires courantes concernant mes travaux d'assistance. Un jour, un homme vint me trouver et me demanda ce que je pensais de la communication avec les esprits. Avant même d'attendre ma réponse, il me fit part de ses expériences personnelles. Il se réunissait une fois par semaine avec d'autres personnes, formant ainsi un petit cercle, pour célébrer une sorte de culte divin. Il me raconta qu'on y priait, qu'on y lisait la Bible et qu'on y commentait les textes lus.
Un jeune homme, âgé de 16 ou 17 ans, dit-il, fréquente le groupe. Issu d'une famille modeste, le garçon n'a pas fait d'études et travaille comme apprenti dans une société. Pendant les réunions, dit mon interlocuteur, il s'affaisse fréquemment, la tête en avant, comme mort, puis, immédiatement après, il est remis sur pied par saccades comme soutenu par une force invisible, après quoi il reste assis, les yeux clos, et transmet d'admirables connaissances aux personnes présentes.
Il répond également aux questions qu'on lui pose, sauf à celles qui ne concernent que les sujets matériels. Après avoir dispensé son enseignement, il s'écroule à nouveau et reprend connaissance aussitôt après. Toutefois, il ne se souvient ni de ce qui s'est passé, ni de ce qu'il a dit. Il s'agit d'un jeune homme en bonne santé. Il ne ressent ni gène, ni malaise, ni maux de tête, ni une quelconque indisposition après l'événement. Et mon interlocuteur termina son histoire par ces mots :
- J'étais curieux de savoir ce que vous pensez de tout cela. Mais avant de porter un jugement, soyez gentil d'assister personnellement à une séance afin de bien vous rendre compte de ce qui s'y passe. De plus, vous pourrez alors poser les questions que vous voudrez au jeune homme.
Je l'avais écouté avec beaucoup d'attention. Que lui dire ? Je n'avais pas la moindre idée, ni connaissance de ce que l'on appelle les esprits, même si j'avais lu un article par-ci par-là dans les journaux. Il s'agissait surtout d'échos sur des médiums démasqués ou d'autres expériences spirites truquées, bref rien qui parlait en faveur de cette activité. Et voici maintenant qu'on me demandait de m'y intéresser.
En tant qu'homme sensé, et en tant que prêtre, j'allais devoir m'aventurer sur ce terrain et m'exposer au risque d'être ridiculisé. Mais je dois avouer que j'étais tenté d'examiner ces faits insolites avec des procédés scientifiques. Cependant, je souhaitais le faire seul, dans mon bureau. Je n'avais pas envie d'aller dans des familles et de m'exposer ainsi aux commérages et aux ragots.
J'ai franchement avoué à ce monsieur que je n'avais aucune expérience personnelle de ce genre, et que je me sentais incapable de porter un jugement sur ce qu'il m'avait raconté. De plus, j'hésitais à accepter son invitation. Je portais la soutane. Il était donc impossible pour moi de m'exposer ainsi en public. Ma participation serait très vite connue. Mais mon visiteur ne voulait rien entendre et refusait mes objections.
- Il s'agit d'une affaire très importante à propos de laquelle vous, en tant que prêtre et chargé d'une fonction publique, devriez être informé, me dit-il. A mon avis, vous devez examiner ce qui se passe pour vous faire une opinion grâce à une observation minutieuse, objective et impartiale. Il vous arrivera souvent dans votre vie d'être interrogé à ce sujet. A qui donc devons-nous nous adresser pour obtenir des éclaircissements, nous laïcs, si ce n'est à nos guides spirituels en qui nous avons confiance ? Il n'est plus possible taire ces choses. Le nombre des réunions augmente continuellement en Allemagne. Des séances se déroulent dans presque chaque ville d'une certaine importance. Je sais que les Eglises cherchent à discréditer le spiritisme en l'accusant de fraude ou comme oeuvre du démon. Mais ça n'aide pas à clarifier la situation. Si vous craignez des ennuis, soyez rassuré. Votre présence ne sera pas ébruitée. Les quelques participants garderont le silence et feront tout pour éviter que votre présence ne vous porte préjudice. Vous pouvez donc accepter sans problème.
Je ne pouvais pas nier que cet homme disait vrai. Il avait raison. Si nous, les membres du clergé qui ambitionnons d'être les guides spirituels du peuple, nous refusons d'examiner et d'étudier ces phénomènes, qui d'autre s'en chargerait ? Qui plus que nous, prêtres de toutes les confessions, pourraient et devraient s'y intéresser ? Si le spiritisme était réel et fondé, il entraînerait de sérieuses conséquences pour toutes les religions.
~ Je donne mon accord.
Après quelques hésitations, je donnai mon accord pour la séance du dimanche soir suivant. Néanmoins, pendant les jours qui suivirent, mon esprit fut préoccupé. Je regrettais presque d'avoir dit oui. Plus j'y réfléchissais, plus il me semblait que les ennuis qui pourraient en résulter seraient conséquents. Et en même temps, j'attendais le dimanche avec impatience.
Après les vêpres, j'allais à mon bureau de la Société de Bienfaisance où je devais encore traiter quelques affaires urgentes avant de me rendre à la séance prévue. Dans la poche de ma veste, j'avais glissé une feuille sur laquelle j'avais inscrit les questions que je voulais poser au jeune homme. Elles étaient si complexes que seules de longues explications pourraient y répondre : elles concernaient la doctrine théologique. Moi-même je me sentais incapable de les commenter. Je désirais simplement me rendre compte comment et avec quelles explications le jeune homme allait s'en tirer.
Arrivé à mon bureau, j'ai trouvé une lettre provenant du monsieur qui m'avait invité. Il m'informait que la séance ne se déroulerait pas chez lui comme convenu, mais au domicile d'une autre famille dont il m'indiquait l'adresse. Il s'agissait, disait la lettre, de dispositions prises ultérieurement. Ce changement inattendu me déconcerta et me rendit méfiant. De qui se moquait-on ? Cette famille m'était inconnue, même de nom. Allais-je donc me mettre dans l'embarras devant une famille étrangère ? N'était-ce pas un piège dans lequel on voulait me faire tomber ? Ma résolution de ne pas m'y rendre fut vite prise. Pour que l'on ne m'attende pas inutilement, j'envoyai par messager un mot de désistement. Mais peu de temps après, le monsieur vint en personne et me pria de l'accompagner. Ce n'était pas lui, me dit-il, qui avait changé les plans, mais quelqu'un de bon conseil. Il semblerait que l'autre appartement serait plus discret. Alors je le suivis.
Il était 19h30. La famille m'accueillit avec amabilité et je remarquai que ma présence faisait plaisir. Comme la séance ne devait commencer que vers 20 heures, j'avais le temps de m'entretenir avec le jeune homme. Je cherchais surtout à évaluer son degré d'instruction qui se révéla correspondre à celui de tout garçon normal de son âge. Puis la séance débuta. Nous étions peu nombreux. J'étais surpris de ne pas être dans l'obscurité : la pièce était éclairée par une lumière douce noir le plus complet.
Tout commença par une courte prière, récitée avec grande ferveur par l'un des assistants. Du reste, toutes les personnes paraissaient sérieuses et recueillies. Juste après la prière, le jeune homme tomba en avant d'un mouvement brusque, en haletant au point que j'en eus peur. Il serait même tombé par terre si le bras de son siège ne l'avait pas retenu. Mais au bout de quelques secondes, quelque chose, comme une main invisible, le redressa par secousse. Il s'assit mais ses yeux restaient fermés. Je sentais mon coeur battre plus vite et plus fort, tout en attendant la suite des événements.
- Grüss Gott12, commença-t-il. Puis, en s'adressant à moi, il demanda :
- Pourquoi es-tu venu ici ?
Son tutoiement me surprit. Dans son état normal, le jeune homme n'aurait jamais osé.
- Je suis venu en quête de vérité, répondis-je. On m'a parlé de ce qui se passait ici et j'ai voulu voir s'il s'agissait d'une fraude ou de quelque chose d'authentique.
- Crois-tu en Dieu ? Je sais que tu crois en Dieu. Alors pourquoi crois-tu en Dieu ?
Cette question fut si inattendue que je ne sus plus très bien quoi répondre.
Dans ma confusion, je donnai une médiocre explication.
- Je m'attendais à une meilleure réponse de ta part, dit-il calmement.
Ces paroles réprobatrices me firent l'effet d'une gifle. J'étais venu dans l'intention de démasquer une éventuelle fraude et voilà que dès le début, c'était moi qu'on interpellait !
- Nous reviendrons plus tard sur la question à laquelle tu as répondu si insuffisamment, dit-il avec douceur. Maintenant c'est à ton tour de m'interroger. Je répondrai dans la mesure où j'y suis autorisé. Tu as noté une série de sujets que tu veux me soumettre. Sors le billet que tu as sur toi avec les questions !
Les assistants me dévisagèrent avec étonnement. De plus, personne n'était au courant. Je pris ma feuille et posai donc ma première question :
- Pourquoi de nos jours le christianisme semble-t-il avoir perdu son influence sur les gens ?
Il commença à répondre sans hésitation et sans réfléchir. Tout en faisant son exposé, il répondit simplement et clairement aux questions intercalées par les assistants, ainsi qu'à leurs objections. D'après mes notes prises en sténo, voici ses propos :
- La doctrine du Christ contenue dans les documents parvenus jusqu'à vous a souffert dans son intégrité, sa pureté originelle et sa clarté. Dans ce que vous appelez le Nouveau Testament, plus d'un paragraphe important a été laissé de côté. Des chapitres entiers ont même été supprimés. Ce qu'il vous reste, ce sont des copies incomplètes. Vous n'avez aucune connaissance des textes originaux, de sorte que les modifications du texte initial ne peuvent plus être décelées13. Ceux qui ont commis ces crimes ont été sévèrement punis par Dieu.
L'un des participants voulut tout de suite savoir qui avait touché ainsi aux livres saints.
- Peu importe ! fut sa réponse. Il vous suffit de savoir que c'est arrivé et que Dieu les a punis ! A quoi vous serviraient leurs noms ? Vous vous mettriez à les juger. Vous savez que vous n'avez pas le droit de juger vos semblables. Dieu juge ! Et cela est suffisant. De plus, la dernière lettre de Paul adressée à toutes les communautés chrétiennes a été détruite. Il expliquait avec beaucoup de détails des passages de ses lettres antérieures qui avaient donné lieu à bien des malentendus. Ces éclaircissements ne concordaient pas avec de nombreux enseignements erronés qui s'étaient par la suite glissés dans la doctrine chrétienne.
Je l'interrompis en demandant quand et à quel moment les premières divergences s'écartant de la vraie doctrine avaient été introduites dans le christianisme.
- Dans une moindre mesure, dès le début. Tu sais bien que déjà au temps des apôtres, de nombreuses divergences divisaient les communautés. Plus tard s'insinuèrent bien d'autres opinions et lois, inventées par les hommes, et en désaccord total avec la doctrine du Christ. Si vous étiez en possession du texte complet et inaltéré, vous vous trouveriez débarrassés de plus d'un fardeau qui pèse sur vos épaules et qui vous a été imposé au nom de la religion et du christianisme. Plus d'une doctrine qu'on impose à votre croyance, et qui vous choque, apparaîtrait comme inexacte et cesserait de vous préoccuper. Et vous, en tant qu'enfants de Dieu, vous retrouveriez votre liberté.
« Actuellement, des millions d'hommes et de femmes sentent que beaucoup de points du christianisme ne correspondent pas à la vérité. Cependant, ils s'y accrochent par habitude, machinalement, sans y adhérer avec le coeur. Ce type de croyance de façade n'a aucune influence sur leur comportement. Il leur manque la flamme et l'ardeur de la foi véritable, celle qui vivifie. Beaucoup de chrétiens ne font même plus semblant de rester fidèles à leur foi. Au lieu de se débarrasser de ce qui est erroné, ils rejettent à la fois la doctrine religieuse et la foi en Dieu à l'autre. Et ceci est grave. Mais le temps viendra où l'enseignement du Christ, dans toute sa pureté et sa vérité, sera rendu à l'humanité. Il n'est pas utile que vous sachiez de quelle façon cela arrivera. De plus, ce qui subsiste des originaux du Nouveau Testament a subi de nombreuses altérations, à plusieurs endroits. Le copiste a changé des mots et des phrases entières, soit en retranchant un mot ici, soit en y ajoutant un autre là, de manière à ce que cela serve ses intentions. Le sens du texte a été dénaturé.
« La plupart du temps, les copistes voulaient à tout prix trouver dans la Bible un passage justifiant les opinions de leur époque et n'ont pas hésité à falsifier des passages. Ils n'avaient pas toujours conscience de la gravité de ce qu'ils faisaient, et de leur conséquences. Bien au contraire. En agissant ainsi, ils pensaient rendre service à leur religion. Voici comment le peuple fut induit en erreur : nombreux sont ceux qui ont l'intime conviction de faire fausse route, bien qu'ils n'aient pas les moyens de savoir pourquoi. La conséquence évidente et logique d'une pareille situation, c'est que le christianisme ainsi déraciné ne saurait porter des fruits sains.
Je lui demandai, le coeur serré, de me citer un passage du Nouveau Testament où, en changeant ou en supprimant un mot, on avait opéré une falsification de sens.
- Le moment n'est pas encore venu, me dit-il, d'entrer dans le détail des falsifications. Plus tard, quand je te commenterai la Bible dans son ensemble. Mais je vais quand même te répondre avec deux passages, l'un où un mot a été remplacé par un autre, et un second où un mot a été supprimé. Tu connais l'exclamation de l'apôtre Thomas d'après le texte de votre Bible contemporaine : « Mon Seigneur et mon Dieu !14» En réalité, Thomas s'est servi de la même expression que les autres apôtres à chaque fois qu'ils s'adressaient au Christ : « Mon Seigneur et Maître ! » Le mot « Maître » a été falsifié par la suite et changé en « Dieu ». Je vous expliquerai une autre fois pourquoi. Le passage dans lequel on a supprimé un mot et, par-là, complètement changé le sens, présente pour toi un intérêt tout particulier. Tu es prêtre catholique. Tu crois détenir le pouvoir de pardonner les péchés. Quel est le passage du Nouveau Testament qui te sert de preuve qu'un tel pouvoir a été donné aux prêtres ?
Je citai le passage en question :
- « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront retenus ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus15».
Il me corrigea en récitant littéralement le passage :
- « Si vous pardonnez les péchés aux autres, ils leur seront pardonnés ». Le mot16 que vous traduisez par leur veut également dire en grec même. Dans le texte original, il y avait encore le mot vous devant le mot même. Le passage original dit textuellement et littéralement : « Si vous pardonnez les péchés aux autres, ils seront pardonnés à vous-même ». Tu comprendras aisément combien le sens a été déformé en supprimant le mot à vous. Ce passage ne fait dire au Christ que ce qu'il a exprimé et dit à beaucoup d'autres occasions, à savoir : Vous devez pardonner de tout votre coeur à vos semblables les fautes et les péchés dont ils se sont rendus coupables envers vous, afin que vous obteniez de Dieu le pardon de vos propres péchés. Pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés17. Le pardon est ce qu'il y a de plus pénible dans votre vie. Il vous faut pour cela une aide particulière de Dieu. Au même endroit18, le Christ dit aussi : « Recevez un esprit saint ! Si vous pardonnez leurs péchés aux autres, ils vous seront pardonnés à vous-même ». Mais si vous les retenez, c'est-à-dire dans votre coeur, vos péchés seront également retenus, c'est-à-dire par Dieu. As-tu bien compris ?
Tout accablé, je répondis oui à voix basse, en ajoutant aussitôt :
- Est-ce que selon toi, il est donc inutile que je reçoive, en tant que prêtre, la confession des péchés de mes semblables si je ne peux pas leur donner l'absolution ? Devrais-je donc renoncer à cette pratique ?
- Cela n'est pas nécessaire, dit-il. Puisque les chrétiens de ton Eglise pensent que pour obtenir le pardon de leurs péchés ils doivent les confesser à un prêtre, accepte tranquillement leur confession, comme ta charge le prescrit. Il n'y a pas de mal et il n'est pas interdit par la loi divine de confesser ses péchés à un être humain. Mais ne crois pas que tu as le pouvoir de pardonner les péchés de tes pénitents à la place de Dieu. Ta seule tâche consiste à éloigner de leur coeur leurs tendances à pécher, en les instruisant, en les admonestant, en les encourageant, en les consolant, de sorte qu'ils repartent convertis et prêts à le prouver par leur comportement. Se confesser et recevoir l'absolution par habitude routinière n'est pas seulement vain et inutile, mais une profanation de l'idée de la réconciliation avec Dieu. Mais les questions que tu intercales font que je m'écarte de mon sujet. Je vais continuer.
« Même si bien des points de la doctrine du Christ ont été supprimés intentionnellement dans les manuscrits-copies et qu'ils vous sont parvenus ainsi, altérés par suppression ou falsification, il y a encore beaucoup de textes authentiques restés suffisamment purs pour que les hommes, en s'y conformant, puissent s'approcher de Dieu. Malheureusement, ils n'arrivent pas à distinguer le vrai du faux.
« La base de la doctrine du Christ est : « Aime Dieu par-dessus tout, et ton prochain comme toi-même !19» Celui qui s'y conforme accomplit toute la loi du Christ. Les autres complètent cette vérité fondamentale et incitent à l'appliquer dans la vie. Et maintenant, j'arrive à la dernière, et non la moindre, pour laquelle le christianisme semble avoir perdu son influence sur l'humanité.
« Le peuple s'aperçoit que ses guides spirituels n'appliquent pas l'enseignement du Christ qu'ils prêchent eux-mêmes. Ceci s'applique au clergé de toutes les confessions. Il y a des exceptions, bien sûr, mais rares. Quels sont les prêtres que vous pouvez placer à côté du Christ sans qu'ils n'aient à en rougir ? Combien y en a-t-il qui partagent avec leurs frères et soeurs la souffrance, la pauvreté et le besoin ? Les membres de leur communauté sont pourtant leurs frères et soeurs. Sont-ils leurs « serviteurs », comme leur a prescrit le Christ, ou des dominateurs et des exploiteurs ? Accordent-ils leurs services gratuitement ? Certains ne vont-ils pas jusqu'à tarifer20 leurs prières ? Et leur vie privée ? Leurs vie sexuelle ? Je n'en parlerai pas maintenant, mais plus tard avec toi seul.
A ces mots, il se tourna vers moi et continua :
- Tu as l'intention d'aller rendre visite à ta famille demain. Ce voyage ne presse pas. Demain tu resteras chez toi et tu reviendras ici à 19h30. Nous parlerons en tête-à-tête. Lorsqu'il sera revenu à lui, tu le diras aussi au jeune homme que j'utilise pour te parler.
Alors, il termina avec une prière dans une langue inconnue, leva ses mains pour bénir et prononça les paroles suivantes :
- Soyez bénis au nom du Seigneur. Gruess Got ! »
Après cette dernière salutation, le jeune homme tomba en avant comme au début, ouvrit les yeux et regarda autour de lui, étonné. Il ne pouvait comprendre que l'heure fut déjà si avancée. Il ne se rappelait de rien et dit simplement qu'il avait l'impression d'avoir bien dormi. Il se sentait frais et dispos. Mais lorsque je lui demandai de revenir le lendemain, il fit non en raison d'un travail urgent à terminer, et qu'il ne rentrerait pas chez lui avant 21 heures. Il ajouta que son patron l'avait prévenu la veille. Malgré tout, je décidai de remettre mon voyage et de venir à l'heure indiquée.
De retour chez moi, il me semblait avoir vécu un cauchemar. La lune déversait ses rayons argentés sur les toits et les étoiles brillaient doucement dans la nuit claire. Mais au fond de moi, mes pensées tourbillonnaient et s'élevaient comme des flammes. Je sentais que cet incendie enveloppait déjà les poutres qui tenaient l'édifice de ma foi. Qui disait vrai ? La religion, dont j'étais l'un des prêtres, ou la voix de ce garçon ? Ou alors était-ce le jeune homme lui-même qui inventait tout ça en jouant la comédie ? Ce garçon, comme ça, de lui-même ? Non, ce n'était pas possible. Il m'était encore plus impossible de penser ça, que de croire à tous les dogmes du monde. En revanche, j'avais déjà lu des articles traitant du « subconscient » et de la « transmission de pensées ». J'allais donc pousser mon enquête. L'affaire me semblait bien trop importante. Et je ne pouvais plus faire marche arrière. Il me fallait y voir clair. La prochaine séance me rapprocherait peut-être de la lumière.
~ 3 ~
La décision
« Détourne-moi de la voie de mensonge, fais-moi la grâce de ta loi. J'ai choisi la voie de vérité, je me conforme à tes jugements ».
Psaumes 119: 29-30
~ Nouvelles paroles du ciel.
Le lendemain, après une nuit presque blanche, je me suis efforcé à oublier les pensées qui m'obsédaient, par un travail acharné à mon bureau de la Société de Bienfaisance. Et le soir, je me retrouvai dans l'appartement. A ma grande surprise, le garçon était déjà là car vers 16 heures, son employeur avait changé d'avis. Aussitôt, il entra dans le même état inexplicable que la veille. L'esprit me salua par son « Grüss Gott », me donna la main et dit :
- Je suis content que tu sois resté. En effet, j'ai beaucoup à t'apprendre. Mais avant, je dois terminer le point de hier.
Et il me brossa un tableau des moeurs d'une grande partie du clergé. Je l'écoutai avec consternation et une émotion douloureuse. Ensuite, il s'adressa à moi avec gentillesse :
- Parle-moi franchement et avec confiance. Je sais que depuis hier, tu es remué jusqu'au tréfonds de ton âme, que tu es perdu et que tu ne vois plus clair.
D'une voix tremblante à cause de l'émotion, je répondis :
- Tu as raison. Tout est confus. Je ne sais que penser de tout cela. Explique tout et dis-moi qui tu es, et comment tu peux parler à travers lui ?
- Tu as raison de commencer par là. Car avant toute chose, vous devez examiner les esprits qui vous parlent pour savoir s'ils viennent de Dieu21; pour ne pas devenir les victimes des esprits du mal qui vous ruinent le corps et vous mentent spirituellement, précipitant votre vie dans un gouffre. Je te jure devant Dieu que je suis un de Ses bons esprits et même un de Ses plus hauts esprits. Mais ne dévoile pas mon nom.
Puis il me le donna avant de reprendre :
- C'est moi qui t'ai conduit ici. J'ai reçu de Dieu la mission de t'instruire, et toi, tu devras instruire tes semblables !
Je ne savais plus où j'en étais, ni ce qui m'arrivait.
- Je veux commencer, continua-t-il, par t'expliquer ce qui se passe ici. Peut-être penses-tu que c'est quelque chose de nouveau et d'insolite. Mais c'est aussi vieux que l'humanité. Depuis les premiers humanoïdes, jusqu'à ce jour, le monde des esprits a toujours communiqué avec les hommes, aussi bien le monde des bons que des mauvais. Tu as souvent lu dans l'Ancien Testament que Dieu a parlé aux hommes. Il a parlé à Adam, à Caïn, à Abraham, à Isaac, à Jacob, à Moïse et à beaucoup d'autres. Comment te représentes-tu leurs dialogues ? Dieu est pourtant esprit22. Mais un esprit ne possède pas de bouche. Pas de cordes vocales comme les hommes. Alors comment Dieu a-t-il pu vous parler ?
- Je ne sais pas...
- Et comment t'expliques-tu l'apparition de trois hommes devant Abraham ? Il savait bien que ce n'était pas des êtres humains, mais des envoyés de Dieu. Il leur donna pourtant à manger et discuta avec eux de la destruction de Sodome et Gomorrhe23. Comment expliques-tu ces phénomènes ?
Je n'étais pas capable de répondre. J'avais lu tout cela plus de cent fois, je l'avais même raconté aux enfants de l'école. Mais la manière dont la communication des esprits se passait avec les hommes selon la Bible, était quelque chose dont je n'avais jamais entendu parler et sur quoi je n'avais jamais réfléchi. Il continua d'examiner ces choses avec moi, mais j'étais incapable de donner une réponse correcte à quoi que ce soit. Il reprit :
- Tu sais que vous les hommes, vous disposez de différents moyens pour communiquer à distance. Vous écrivez des lettres, vous téléphonez, vous télégraphiez, et actuellement vous utilisez même les ondes pour la radio. Le monde des esprits, séparé de vous par la matière, dispose également de moyens variés pour entrer en communication avec vous, perceptibles à vos yeux et oreilles. Vous, les hommes d'aujourd'hui, vous ne méditez pas ces choses. Vous les lisez, mais tout reste lettre morte. Songe à l'histoire de Moïse ! Tu y trouves « l'Ange du Seigneur » qui parle à travers le buisson ardent24. Tu te rends compte que Dieu lui donne Ses instructions jour après jour, lui disant ce qu'il doit faire. Tu y lis que l'Ange du Seigneur marche devant les enfants d'Israël dans une colonne de nuée d'où il leur parle
"