

Paiement sécurisé
Livraison en 48H
Les livres sont déductibles des frais professionnels
Offrez le en cadeau
Dr Melvin Morse
Professeur Associé de Pédiatrie
Université de Washington
avec Paul Perry
Le Contact Divin
Traduction de l'Américain par
Michel Cabar et Carole Hennebault
Interview du Dr Morse
mars 2005
« une fois que votre lobe temporal
droit est ouvert, c'est vraiment tout
le monde spirituel qui se déverse
dans votre cerveau »
Le Docteur Melvin Morse, professeur à l'Université de Washington, est l'un des pédiatres les plus connus aux Etats-Unis en raison de ses nombreuses apparitions télévisées et surtout de ses travaux sur les expériences aux frontières de la mort. Avec les Dr Elisabeth Kubler-Ross et Raymond Moody, il est devenu le meilleur spécialiste mondial grâce à son premier livre Les Enfants dans la Lumière publié il y a plus de quinze ans. Depuis, le Dr Morse, qui travaille toujours en pédiatrie et aux urgences à Seattle, vient de publier le résultat de ses quinze années de recherches supplémentaires dans un ouvrage véritablement révolutionnaire La Divine Connexion qui a donné pour la première fois une explication scientifique à tous les phénomènes considérés auparavant comme surnaturels, ou comme des hallucinations. Alors nous avons souhaité aller un peu plus loin et l'interroger en 2005 pour savoir s'il avait de nouvelles informations sur le lobe temporal droit qu'il n'a pas eu le temps d'ajouter dans ce livre. Des surprises nous attendaient :
Question : Dr. Morse, beaucoup de gens disent que Dieu est définitivement mort à la fin du XXe siècle. Qu'en pensez-vous ?
Dr Melvin Morse : Faux. Je dirais même qu'Il est rené de Ses cendres voici dix ans puisque tous les scientifiques sont d'accord maintenant pour dire qu'en effet, notre lobe temporal droit est « câblé » pour nous permettre de dialoguer avec « une autre réalité » ou avec Dieu, comme vous-voulez. C'est d'ailleurs la découverte la plus importante de la fin du XXesiècle. Il y a encore cent ans, le concept même de l'existence de Dieu était donné comme une simple idée philosophique, au même titre qu'un personnage de bande dessinée. Soit les gens croyaient en Dieu, soit ils n'y croyaient pas. En revanche, maintenant on sait que cette zone est responsable en très grande partie de notre définition de Dieu, et sans aucun doute de la raison pour laquelle l'idée humaine de Dieu n'a jamais disparu de notre tête depuis des millions d'années...
Cependant, le fait de localiser Dieu dans le cerveau humain le met au même niveau que le fait d'être doué pour les mathématiques ou pour les langues. Mais du coup, ce n'est plus une simple pensée mais bien une zone qui peut être étudiée en laboratoire et surtout, surtout, être reproduite à l'infini.
Dans ce champ, la découverte majeure du XXIe siècle est bien celle de Colm Kelleher ( du National Institute of Discovery Science ) qui a été le premier à montrer que notre ADN est non seulement modifié par une vision spirituelle mais bénéficie également, après, d'une activité permanente. Un passage dans la « lumière » modifie les transpons de votre ADN !!! Les transpons sont des minuscules bouts de votre code génétique qui étaient auparavant considérés comme sans intérêt. Le Dr. Kelleher a même montré que de pourcentages infimes de ces transpons jusqu'à des génomes entiers peuvent témoigner d'une rencontre spirituelle !
Q : Alors quel est le rôle du lobe temporal droit ?
Dr. Morse : Avant d'aller plus loin, si vous ne croyez pas en Dieu, alors vous devez quand même expliquer pourquoi 15% de notre cerveau est entièrement dédié à nous donner la sensation de Dieu... On retrouve deux explications :
1) Cette zone est là pour nous permettre de mourir dans une sorte de nirvana psychédélique. Mais la médecine sait depuis longtemps que la Nature ne fait rien par hasard, que ce soit dans notre corps ou dans la jungle. Si 15% du cerveau est dédié à l'idée de Dieu, c'est qu'il y a une bonne raison.
2) Admettons malgré tout que cette zone ne sert à rien. Eh bien on reste quand même avec des bénéfices pour l'humanité. On sait que le simple fait de croire en Dieu est en général très positif non seulement pour la société en général mais aussi pour chaque homme en particulier : sans cela, pas de cathédrale Notre-Dame de Paris, pas de tableaux de Fra Angelico au Louvre, pas de Florence, de Kyoto, ni de Place Saint-Pierre à Rome...
Que cette zone soit dédiée ou non à Dieu, de toute façon, la simple idée de penser à l'Au-delà inspire les hommes que ce soit dans le bon sens ou dans le mauvais. Dans ce dernier cas, c'est l'Histoire qui est directement écrite.
Pour revenir au lobe temporal droit, on peut aborder ses quatre fonctions :
a) il nous relie à une banque de données de souvenirs ( passé et futur ) stockés à l'extérieur du cerveau humain
b) il nous permet de connaître « l'expérience mystique de Dieu » et surtout de communiquer soit avec Lui, soit avec nos proches décédés ou encore avec des Anges.
c) il facilite nos décisions et pensées instinctives mieux connues sous le terme d'intuition ou de 6e sens.
d) les observations au scanner du cerveau des moines catholiques et bouddhistes ont montré que cette partie du cerveau était la plus active lorsqu'ils étaient plongés dans une prière ou méditation profonde.
Q : Sur le plan purement pratique, cela se traduit comment ?
Dr. Morse : Par des choses inexpliquées comme par exemple des guérisons soudaines. Ces guérisons, on les classe en deux groupes :
1) Les expériences spirituelles sont clairement associées à des guérisons miraculeuses de maladies graves, comme par exemple le cancer. Tous les cas médicaux amplement discutés dans nos journaux scientifiques disent qu'à la base on trouve toujours une expérience spirituelle du patient.
2 ) Nous savons maintenant que le fait de prier augmente la durée de vie. Ou qu'il permet de guérir plus vite. L'étude Bird de l'Université de Californie à San Francisco a montré que si le groupe de malades pour qui des gens priaient à l'aveugle n'a pas eu moins de morts, ni vécu plus longtemps que le groupe de contrôle, en revanche ils ont eu moins de complications post-opératoires et ont guéri bien plus vite. D'autres études menées sur les effets de la prière donnent des résultats statistiques similaires.
Q. : Cela reste quand même assez vague pour le commun des mortels et réservé aux rares miraculés de Lourdes. Pouvez-vous nous donner un autre exemple, une sorte de preuve absolue et inexplicable, même en 2005, que le lobe temporal droit fonctionne comme vous le dites ?
Dr. Morse : Oui, et cette fois cela va vraiment vous parler. C'est la maladie d'Alzenheimer.
Voici la chose la plus extraordinaire : les cerveaux des patients âgés totalement déments, confus ou atteints du pire de l'Alzenheimer se remettent à fonctionner parfaitement... au seuil de la mort. Et les malades ont ces expériences !!! J'ai interrogé une infirmière qui travaille avec des personnes âgées et elle m'a confirmé que même les malades les plus critiques, ceux qui ne reconnaissent plus personne, retrouvent leurs esprits au moment de mourir, ou ont des expériences aux frontières de la mort qu'ils sont capables de raconter alors que depuis deux ou trois ans ils n'étaient plus capables de parler, ni même de se rappeler de leur propre nom.
Réfléchissez : alors qu'ils n'étaient plus capables de reconnaître qui que ce soit, soudain, ils reconnaissent tout le monde autour d'eux, parlent avec elles et ce quelques instants seulement avant de mourir !! Aucun médecin ne comprend comment un cerveau détruit par l'Alzenheimer soit capable d'une telle chose juste avant de mourir.
Q : En effet. Comment expliquez-vous une telle différence de réception de vos thèses entre la presse américaine et la presse française ?
Dr. Morse : Les meilleurs questions me sont posées par les journalistes français, pas par les américains. Les Français discutent, ne croient pas et demandent des preuves scientifiques absolues, comme vous. Pas les Américains. Le public américain veut simplement entendre des histoires merveilleuses d'enfants se réveillant au paradis. En revanche, le journaliste français me pose toujours les mêmes questions que les personnes que j'ai ressuscitées : « comment sait-on que c'est vrai », « quelle est la preuve scientifique », etc... Avant de croire, ils veulent comprendre avec des explications claires, rationnelles. Les Français ne veulent pas de contes de fées et ils ont raison. Après tout, Descartes est Français.
On désigne sous le terme général de « visions de départ » le vaste ensemble des expériences spirituelles ayant un rapport avec la mort. Il s'agit d'expériences paranormales touchant des gens parfaitement normaux et comprenant notamment les expériences aux frontières de la mort, les manifestations après le départ et les visions « guérissantes » ainsi que les divers phénomènes prémonitoires, rêves et visions précédant un décès. Je qualifie parfois ces visionsd'expériences spirituelles, non pour leur attribuer un sens religieux mais pour souligner leur caractère à la fois réel et inhabituel.
Ce type de visions suscite en nous une crainte certaine et je n'ai encore rencontré personne d'assez endurci pour ne pas s'interroger, à un degré ou un autre, sur le sens de ces « visions de départ ».
L'histoire de Lizabeth Sumner illustre comme aucune autre l'impact que peuvent avoir ces visions. Mère de famille et infirmière, Lizabeth est une femme qui a les pieds sur terre. Employée à l'établissement de soins palliatifs de San Diego, elle fait partie des vétérans et elle a aidé plus d'une centaine de personnes à entreprendre leur dernier voyage. Compte-tenu de cette longue familiarité avec cet aspect de la vie et les mourants, l'expérience qu'elle a personnellement traversée n'en est que plus extraordinaire. Autant, en effet, il est facile de taxer d'« hallucination due au chagrin » la vision d'une mère qui a perdu son enfant, autant il est difficile, même pour des sceptiques, de parler d'assouvissement du désir quand il s'agit d'un employé hospitalier qui vit ce genre d'expérience il est d'autant plus délicat de récuser cette expérience que celle-ci fut partagée, à des kilomètres de là, par une autre personne !
Cette histoire surnaturelle commence de la façon la plus naturelle qui soit. C'était au moment de la Saint-Valentin. Lizabeth tentait d'aider à mourir un petit garçon qui souffrait d'une maladie du coeur. Les médecins avaient tout fait pour le maintenir en vie, mais la fin était désormais trop proche et l'enfant - appelons-le Jimmy - avait décidé de mourir chez lui. Ses parents approuvèrent sa décision. Voilà trop longtemps qu'ils le voyaient lutter et ils savaient maintenant que l'heure était venue pour lui de partir. Ils l'entourèrent de leur amour et s'efforcèrent de rendre ses derniers jours les plus agréables possible.
Lizabeth vint apporter son aide. En tant qu'infirmière en soins palliatifs, elle allait fréquemment à domicile pour administrer des remèdes aux mourants et permettre aux familles de se reposer des soins prenants que réclament les patients en phase terminale. Et elle se prit d'une affection particulière pour Jimmy et sa famille le petit garçon montrait toute la confiance et l'intelligence d'un enfant élevé par des parents attentionnés.
Plus la fin approchait, plus Jimmy et sa famille ressentaient le besoin de se donner mutuellement tout ce qu'ils pouvaient. Son dernier anniversaire fut célébré le jour de la Saint-Valentin, avec quelques mois d'avance, car chacun savait qu'il ne tiendrait pas jusque-là. La seule envie qu'il exprima alors fut d'aller dîner en limousine. Ses parents n'avaient pas les moyens de payer la limousine1 mais ils réussirent tout de même à emprunter une Fort Taurus et toute la famille alla parader en ville avec le garçon sur le siège avant, fier comme Artaban, qui disait que la voiture lui plaisait beaucoup et qu'il aurait aimé offrir la même à sa famille. A l'heure du repas, ils s'arrêtèrent dans un drugstore pour déguster hot-dogs et Slurpees2. Jimmy semblait même avoir oublié qu'il fêtait son dernier anniversaire. Quelque temps plus tard, il envoya à tous ses amis des cartes de Saint-Valentin, accompagnées de minuscules croix en or qu'il avait achetées. Dans son mot, il priait ses amis de les garder en souvenir.
Sa mort quelques semaines plus tard ne surprit personne. Ce matin-là, il se leva tôt pour préparer les sandwiches dont ses frères déjeuneraient à l'école. « Je veux qu'ils aient des sandwiches spéciaux aujourd'hui », expliqua-t-il à sa mère, « ils auront besoin de toute leur énergie ». La journée avançant, Jimmy commença à s'affaiblir et il s'allongea dans le salon en demandant qu'on lui mette sa musique préférée. Dans ses yeux, peu à peu, se lisait le renoncement. Lizabeth comprit que le moment était venu et que Jimmy allait bientôt lâcher prise et partir. Elle commença à surveiller les signes vitaux et fit de son mieux pour l'aider et le soulager.
La fin du jour trouva Jimmy mourant. Son coeur était devenu irrégulier et il glissait de temps en temps dans une sorte de coma. La musique jouait toujours et ses parents le tenaient dans leurs bars en disant : « Vas-y maintenant, Jimmy. Vas-y, laisse-toi aller. » Par moments, Jimmy semblait avoir quitté son corps le réintégrait à nouveau et une étincelle de vie reparaissait sur son visage. Plus ses parents le serraient contre eux, plus ils le voyaient s'affaiblir. Enfin, dans un soupir, il abandonna son corps pour de bon, entouré de ses frères, de ses parents, du pédiatre et de Lizabeth.
Lizabeth avait été frappée par la ressemblance entre le processus de la mort et celui de la naissance. Sa mission touchait maintenant à sa fin. Elle aida la famille à passer les appels téléphoniques indispensables et attendit l'arrivée du fourgon mortuaire. Voyant que l'un des frères se tenait à l'écart, elle prit un ballon de basket et fit avec lui quelques paniers pour l'aider à reprendre le dessus. Puis elle se mit en route pour rentrer chez elle.
C'est alors que tout arriva.
Au moment où elle conduisait sa voiture, le pare-brise fut soudain envahi par une vision si réaliste qu'elle dut se ranger sur le bas-côté. C'était Jimmy qu'elle voyait là, tout heureux et plein de vie. Il tenait la main d'un homme qu'elle n'arrivait pas à distinguer et vers qui il levait des yeux empreints d'adoration et de paix. La vision, aussi nette et réaliste qu'un film, dura une bonne minute. L'enfant ne prononça pas un seul mot mais son regard parut à Lizabeth d'une éloquence absolue : « La vie emplissait de nouveau ses yeux bleus et brillants, et il était parfaitement à l'aise, raconte-t-elle. Je l'entendais me dire, sans bouger les lèvres : ''Maintenant, je vais tout à fait bien'' ».
Lizabeth raconta l'incident à son mari et pensa en rester là. Mais la vision avait été si vivante qu'elle se sentit obligée d'en parler à quelqu'un d'autre, ne fût-ce qu'à la famille de Jimmy qui très certainement y puiserait du réconfort.
Après l'enterrement, Lizabeth prit donc la mère de Jimmy à part et lui raconta ce qu'elle avait vu. Et la mère fondit en larmes : « C'est exactement ce qu'a vu mon mari, dit-elle, il a vu la même chose juste après la mort de Jimmy ! ».
Cette histoire résume à elle seule l'énorme potentiel thérapeutique de ces phénomènes paranormaux que sont les visions de départ. Tous ceux qui s'intéressaient à Jimmy, depuis sa famille jusqu'au personnel hospitalier, se sentirent mieux après avoir l'entendue fut pour eux un véritable apaisement.
Le fait que cette expérience soit arrivée à une infirmière chevronnée, habituée à voir mourir des gens, et pas seulement à des membres de la famille ( confrontés pour la première fois à la mort ), confirmait que quelque chose d'inexplicable s'était réellement produit. Les médecins eux-mêmes, une fois n'est pas coutume, firent taire leur scepticisme.
Il est en effet rare, malgré les millions de visions de départ signalées à ce jour, de trouver un médecin qui les prenne au sérieux le patient qui en parle a toutes les chances de s'entendre dire qu'il hallucine, ou que c'est une forme d'assouvissement du désir - autrement dit le désir de revoir le défunt qui crée cette impression de le voir.
La plupart des médecins ne regardent pas ces visions pour ce qu'elles sont - un remède pour l'âme, voire issu de l'âme. Quelle que soit leur origine, les visions de départ constituent un remède puissant qui agit au même degré sur le corps et sur l'âme. Ne serait-ce que pour leurs vertus thérapeutiques, elles méritent une étude rigoureuse.
La recherche scientifique emprunte parfois des chemins escarpés. Dès lors qu'elle touche au spirituel, elle peut susciter dans la communauté scientifique et médicale des réactions stupéfiantes. La science change lentement. Par exemple, ce n'est que tout récemment que la communauté médicale a admis qu'une chose aussi simple que la pensée positive pouvait réellement accélérer la guérison cela des années de recherche scientifique.
Etant désormais établi que l'esprit est un accélérateur de guérison, les médecins de tous âges ont répandu la bonne parole en direction des patients. Aujourd'hui dans leur démarche de soins, des millions de gens intègrent des approches médicales nouvelles comme le biofeedback ou même la prière. S'ils le font, c'est parce que la recherche a transformé ces croyances antiques en faits vérifiables, rendant en quelque sorte tangible ce qui était jusque-là du domaine de l'intangible. Il en fut de même pour les expériences aux frontières de la mort. Pendant des années, on n'a vu qu'affabulations dans ces expériences fascinantes. Sujet de choix pour les animateurs de débats, elles n'avaient jamais retenu l'attention de la communauté médicale jusqu'à la publication par le Dr Raymond Moody, au milieu des années 1970, d'une étude informelle mettant en évidence les éléments communs aux différentes formes d'expériences aux frontières de la mort.
Même alors elles restèrent un objet de dérision pour la majorité des médecins. Par exemple, au cours de mes recherches sur les expériences aux frontières de la mort infantiles, je n'ai jamais pu croiser mes collègues de l'hôpital sans les entendre siffloter l'air de la série télévisée la Quatrième Dimension.
Je pris cet accompagnement musical avec une bonne humeur mêlée de circonspection. Dans ces plaisanteries, je devinais clairement un avertissement déguisé. Un de mes collègues finit par me l'avouer sans détour : « Mel, si jamais tes études font ressortir ne serait-ce qu'un soupçon de vie après la mort, tu as franchement intérêt à verrouiller tes résultats ».
J'ai suivi son conseil.
Mes travaux ont paru dans certaines des revues médicales les plus prestigieuses et ont subi l'examen critique de mes pairs. De nombreux autres chercheurs dans le domaine des NDE3 ont connu les mêmes contraintes. Aujourd'hui, nos résultats ont acquis une valeur officielle et apparaissent dans les manuels et les cours de médecine. Le patient qui traverse une NDE n'a plus à craindre de se voir traiter de malade mental ou de « détraqué ». Bien au contraire, les facultés de médecine enseignent désormais que l'expérience de mort imminente est un élément naturel et normal de notre vie, et partout les médecins laissent tomber leurs oeillères intellectuelles. Ce livre s'intéresse plus largement à l'ensemble des visions de départ : voilà plus de dix ans que des patients, des lecteurs, des infirmières voire des confrères m'en signalent. La plupart du temps, les récits commencent ainsi : « Vous allez me prendre pour un fou, mais... », pour enchaîner ensuite sur des histoires qui sont tout sauf des fantasmagories.
Bien que guéris, et pour certains revitalisés par leurs visions, ces patients continuent de douter de leur propre expérience par la faute de leur conditionnement socioculturel.
Au début, moi aussi j'ai douté de l'authenticité de ces visions de lit de mort. Comme la plupart des médecins, je pensais que ces expériences ne touchaient pas les gens normaux.
Puis j'ai commencé à écouter en mettant de côté mes a priori j'ai alors réalisé que ces gens n'étaient pas fous. Plus j'écoutais, plus je captais de récits et plus j'analysais. Il est alors devenu clair que ces histoires possédaient un intérêt réel. Je me suis rendu compte qu'en matière de visions, nos connaissances comportaient une véritable faille. Le résultat est que nous nous privons de cet efficace instrument thérapeutique qu'est l'esprit humain.
J'espère, par ce livre, contribuer à combler cette faille. En tant que médecin-pédiatre, je suis à l'affût de tout ce qui peut améliorer la vie de mes patients tant que chercheur dans le domaine des frontières de la mort, je m'interroge sur notre capacité à entrevoir des choses suivant des modes qui pour le moment nous échappent. Le mariage de ces deux disciplines de praticien et de chercheur m'a permis d'aboutir à des conclusions remarquables sur ces visions.
J'ai réuni ici un certain nombre de visions que je présente selon ma grille d'analyse.
Peut-être vos conclusions seront-elles différentes des miennes. Je ne prétends pas ici apporter toutes les réponses, mais d'abord soulever les questions.
Dr Melvin Morse
~ 1 ~
Visions et Réalité
Dans cette lumière, tout devint soudain clair à mon esprit... il connut Dieu, qui il est, comment il est et ce qu'est sa volonté.
Jacob Boehme
« IL FAUT QUE TU LE DISES A TOUS LES VIEUX, comme ça ils n'auront plus peur de mourir ! »
Quand le petit garçon en face de moi prononça ces mots, l'émotion me prit à la gorge. Il s'appelait Chris. Je me souvenais du jour, quatre ans auparavant, où je l'avais vu pour la première fois. L'hélicoptère venait d'amener son corps inerte à l'hôpital : la voiture conduite par son père avait quitté un pont, près de Seattle, et plongé dans l'eau glacée d'une rivière. Son frère Johnny, âgé de 6 ans, et sa mère Patti, étaient eux aussi dans la voiture l'horreur qu'ils avaient ressentie en s'enfonçant dans les eaux noires.
Il fallait trouver un moyen de sortir de la voiture qui se remplissait rapidement. Le père de Chris ayant perdu connaissance, sa mère dut se débrouiller seule. Elle détacha sa ceinture de sécurité et lança son pied contre la fenêtre. Rien. Alors, me raconta-t-elle plus tard, « quelque chose d'indéfinissable m'a parcouru le corps et m'a donné la force de briser la vitre » - et ce malgré les trois fractures causées par le choc. Patti passa par la fenêtre, nagea vers la surface et s'accrocha au porte-skis fixé sur la voiture. Dieu sait comment, Johnny était sorti de la voiture et dérivait sans connaissance dans la rivière l'agripper de justesse au passage et à le hisser sur le toit du véhicule, désormais immergé sous 30 cm d'eau. Chris et son père étaient toujours coincés à l'intérieur. Pendant quelques minutes terrifiantes, Chris lutta contre l'eau qui l'enveloppait, puis il perdit connaissance et « alla au ciel ». Il resta près d'un quart d'heure dans l'eau glacée. Voici, raconté avec ses mots d'enfant ( 4 ans au moment de l'accident ) ce que fut son voyage :
« Quand je suis mort, je suis entré dans une sorte d'énorme nouille, pas une nouille torsadée mais une bien droite comme un tunnel. Quand j'en ai parlé à maman, je lui ai dit que c'était une nouille mais maintenant je crois que ça devait être un tunnel, parce qu'il y avait un arc-en-ciel à l'intérieur et je pense qu'il n'y a pas d'arc-en-ciel dans les nouilles. Il y avait du vent qui me poussait et je me sentais flotter. J'ai vu deux petits tunnels devant moi. L'un des tunnels était le paradis des animaux, l'autre celui des hommes. Je suis d'abord allé dans le paradis des animaux où il y avait beaucoup de fleurs, et aussi une abeille. L'abeille me parlait et tous les deux, nous sentions les fleurs. Elle était très jolie, et elle m'a apporté du pain et du miel parce que j'avais vraiment faim. Puis je suis allé au paradis des hommes et j'ai vu ma grand-mère [ morte plusieurs années auparavant ].
Le paradis était très beau un château mais pas comme ceux qui sont vieux et sales. Ce n'était pas un château en or, juste un vieux château ordinaire. En même temps que je regardais, j'entendais de la musique, une musique très forte qui m'est restée dans la tête. J'ai commencé à regarder tout autour et puis, d'un seul coup, j'ai été à l'hôpital. C'était comme si je venais de me réveiller au milieu des infirmières. Voilà, c'est tout bête ».
Je ne pus m'empêcher de rire. Maintenir Chris en vie n'avait pas vraiment été « tout bête ». Il était resté sous l'eau plus de dix minutes avant que Dennis Johnson, un charpentier qui avait assisté à l'accident, plonge et replonge pour l'arracher du siège arrière à la vie grâce au bouche-à-bouche. « Je suis sûr qu'il était mort quand j'ai rejoint la rive. Il ne respirait plus du tout. Mais je voulais absolument tenter de le ranimer » déclara Johnson à qui son acte valut la médaille Carnegie de l'Héroïsme ainsi que l'insigne du Mérite de la Patrouille de l'Etat de Washington - distinction habituellement réservée aux soldats de cet état. Chris fut ensuite héliporté jusqu'à l'hôpital le plus proche où de nouveaux efforts héroïques furent nécessaires pour le conserver en vie.
Le père de Chris fut extrait de la voiture en dernier transporté à l'hôpital, il mourut malgré tous les efforts faits pour le ranimer.
Quatre années avaient passé.
Chris, assis dans le séjour de sa maison, jouait négligemment une sorte de jazz avant-gardiste sur un clavier portable. Avant l'accident, dit sa mère, la musique ne le passionnait guère mais depuis, elle avait dû lui acheter ce clavier pour qu'il puisse jouer cet air entendu au cours du voyage dans la « nouille énorme » et dont la beauté le hantait. On m'avait demandé de venir écouter le récit de Chris. Une relation de sa mère, au courant de mes travaux dans le domaine des NDE, avait pensé qu'un entretien avec lui sur son expérience pouvait m'intéresser. Des centaines d'enfants m'avaient déjà décrit leurs expériences aux frontières de la mort dans l'épine dorsale. J'enregistrai ce qu'il était en train de jouer.
Quelque temps plus tard, un professeur de musique m'expliqua ressentir cet air comme un morceau de jazz sophistiqué, tel que l'aurait joué un enfant encore dépourvu de la coordination yeux-mains, indispensable pour lire et jouer la musique en même temps.
Rien dans ce morceau, ne faisait penser à une église ou à la mort.
J'étais plongé dans l'écoute de ce concert spirituel quand Chris arrêta brusquement de jouer: « J'ai quelque chose à te demander », dit-il avec toute la solennité d'un enfant de 10 ans. « Comment peut-on savoir si ce qui m'est arrivé était vrai ? si je suis vraiment allé au paradis ? si je n'ai pas tout inventé ? »
~ Fiction ? Non, la réalité !
Voilà dix ans que la même question me travaillait. Depuis ce jour où j'avais recueilli pour la première fois une expérience de mort imminente et où une petite fille m'avait tapoté la main en me disant avec assurance : « Vous verrez, Dr Morse, le ciel, c'est amusant », je cherchais la réponse à la question que venait de me poser Chris.
Regard circulaire.
Tout le monde attendait patiemment ce que j'allais dire.
Après tant d'années de recherche, cette question me semble toujours aussi difficile. Je m'éclaircis la gorge et, avec un sourire nerveux : « Chris, ce qui t'est arrivé est aussi réel que c'en a l'air ».
~ Autre expérience, même question
« Dr Morse, comment peut-on savoir si ce qui m'est arrivé à moi était réel ? » Cette fois, la question venait de Patti, la mère de Chris. Elle m'avait fait venir dans la cuisine pour me dire en aparté ce qui lui était arrivé personnellement pendant cette nuit horrible : ni elle, ni son mari commença-t-elle, n'étaient religieux. Ils n'allaient pas à l'église, ne priaient jamais, et pour tout dire, ne croyaient pas en Dieu. « Mon mari était physicien plutôt du genre insouciant. Nous étions très attachés aux valeurs familiales et très amoureux mais nous ne parlions jamais de sujets religieux ».
La nuit de l'accident, ils revenaient de la montagne, où Patti avait donné des cours de ski aux enfants d'un footballeur de l'équipe des Seahawks de Seattle. L'état de la route était mauvais. Comme son mari conduisait trop vite, Patti lui demanda de ralentir et c'est là qu'il perdit le contrôle de la voiture et glissa dans le vide :
« Dès que nous avons touché le fond de la rivière, je me suis dit qu'il fallait sortir. J'ai détaché ma ceinture et j'ai frappé la fenêtre à coups de pied. Après l'avoir cassée, je suis remontée à la surface pour chercher de l'air et je me suis agrippée au porte-skis. Du coin de l'oeil, j'ai vu mon fils Johnny qui dérivait je l'ai rattrapé de justesse. Il ne respirait plus, alors je l'ai secoué avec ma main libre. Quand j'ai vu qu'il respirait de nouveau, je l'ai poussé sur le toit de la voiture et je m'y suis hissée ensuite. Le courant était fort et je devais m'arc-bouter contre le porte-skis pour nous maintenir sur le toit, tout en gardant la tête de Johnny hors de l'eau pour qu'il puisse respirer. Je me suis mise à hurler au secours, comme jamais de ma vie je n'avais hurlé. Après quelques minutes interminables, j'ai aperçu en aval un minuscule rayon de lumière. Peu après est apparu un homme qui a sauté dans l'eau et a nagé jusqu'à nous. J'ai hurlé que mon bébé était enfermé dans la voiture. Il a plongé plusieurs fois, et il est finalement revenu à la surface avec Chris. »
Patti fit une pause, puis me raconta quelque chose qu'elle n'avait dit à aucun des journalistes l'ayant interrogée :
« Quand je suis remontée à la surface, j'ai senti que mon mari était assis sur les rochers, observant le sauvetage. A onze heures du soir, par cette nuit noire et ce froid glacial, il restait là, assis sur les rochers. Il semblait parfaitement satisfait de la situation, lui, assis tranquillement, tandis que les autres plongeaient pour le sauver ainsi que son fils. Alors j'ai piqué la pire colère que j'aie jamais eue contre lui hurlé et il a alors disparu ».
Sa raison lui disait que son mari n'était pas sur le rocher, qu'il était sous l'eau où les sauveteurs tentaient désespérément de le récupérer. Mais la sensation avait été si intense qu'aujourd'hui encore, elle est prête à jurer qu'il se tenait bien là, observant les opérations.
Peu après l'accident, d'autres visions commencèrent à se produire. Ce furent d'abord des rencontres intimes avec son mari décédé. Bien qu'elles eussent lieu pendant son sommeil, Patti les ressentit autrement que des rêves normaux :
« J'étais en train de me réveiller quand c'est arrivé, mais ce n'était absolument pas un rêve trop réel pour être un rêve ! Cela s'est produit alors que je ne voulais pas ».
Patti affirma avoir vu son mari à au moins deux autres reprises. Une fois alors qu'elle était assise, parfaitement éveillée, dans le salon. Elle leva les yeux et le vit là, assis sur le canapé : « Il avait l'air tout à fait normal. Il n'était pas transparent et portait des habits ordinaires ».
Au début, elle refusa d'admettre que ces visions fussent autre chose qu'une « hallucination de veuve éplorée ». Mais trois semaines environ après l'accident, elle entendit, bouche bée son fils Chris lui raconter l'expérience de la « nouille » où il avait vu sa grand-mère morte et entendu de la musique céleste.
L'effet fut immédiat sur elle :
- D'un seul coup, tout s'est mis en place histoire, je n'arrivais pas à dormir plus de quelques minutes sans me réveiller de terreur. Après l'avoir entendue, j'ai dormi six heures d'affilée et me suis éveillée parfaitement reposée.
- Pourquoi ? demandai-je.
- L'expérience de Chris me laisse penser que mon mari voulait m'indiquer que tout allait bien pour lui mais qu'il était mort et que c'était très bien ainsi.
La vision de Patti était-elle réelle ? Elle n'attendait pas de moi une réponse de son fils la lui avait déjà apportée. Quand Chris lui raconta ce qu'il avait vu, elle enregistra ses propres visions comme des événements réels et non comme des créations oniriques : l'expérience de Chris valida en quelque sorte la sienne. Aujourd'hui, elle croit en Dieu et en l'au-delà, au même titre qu'elle accepte le message de son mari disant que « tout ira très bien » - si vague et imprécis que ce message puisse sembler à un tiers.